La borne de la Liberté a été posée par la ville de Locminé en partenariat avec l'association Souvenir Militaire Centre Morbihan de Locminé pour le devoir de mémoire.


 

Le dimanche 06 août 1944, 900 véhicules de la 4ème division blindée US traverse Locminé. Vers midi, le Général John Shirley Wood, commandant la division s'arrête à Locminé, à l'hôtel Pizigot pour féliciter les patriotes avant de prendre la direction de Baud.

 

John Shirley Wood

Naissance 11 janvier 1888 

Décès 2 juillet 1966

Origine Américain

Allégeance Etats Unis

Arme Unites States Army

Grade Major Général

Conflits 1ère et seconde guerre mondiale

Faits d'armes Libération de Rennes et de Nancy

Hommages Square à Rennes

 

John Shirley Wood (né le 11 janvier 1888 à Monticello dans l'Arkansas et mort le 2 juillet 1966 à Reno dans le Nevada), est un militaire américain qui major-général de l'armée des États-Unis.

Il participe à la Première et Seconde Guerre mondiale (libérations de Rennes et de Nancy).

John S. Wood est considéré comme un proche ami du général George Patton avec lequel il discute de tactique et de stratégie militaires.

 

Biographie 

À l'Université de l'Arkansas, où il est capitaine de l'équipe de football américain, John Shirley Wood fait de brillantes études de chimie.

En 1908, il entre à l'Académie militaire de West Point, le Saint-Cyr américain, où il brille particulièrement dans le domaine des sciences. Il est d'ailleurs surnommé "le Professeur" par ses camarades.

En 1912, il sort sous-lieutenant de l'École Militaire et est affecté dans l'artillerie.

En 1917, il est envoyé en France comme commandant de l'artillerie de la 3e Division américaine. Il se trouve à Château-Thierry, puis à Langres (Haute-Marne), à l'école d'État-Major en compagnie de son ami le futur Général George S. Patton, École d'état-major que les Français et Britanniques avaient organisée pour leurs amis américains. Ensuite officier d'État-Major au sein de la 90e Division, à Saint-Mihiel (Meuse), John S. Wood, en novembre 1918, peu de temps avant l'armistice, rejoint les États-Unis pour être nommé chef du 4e Bureau de la 18e Division qui est en cours de formation.

De 1929 à 1932, il revient en France pour suivre des cours à l'École supérieure de guerre à Paris, il fait alors un stage au 35e Régiment d'artillerie à Vannes, ville qu'il libère quinze ans plus tard.

En 1939, le lieutenant-colonel John S. Wood est chef d'Etat-Major de la 3e Armée à Atlanta. À la suite de l'attaque japonaise de la base navale américaine de Pearl Harbor. le 7 décembre 1941, les États-Unis entrent dans le conflit de la seconde guerre mondiale.

En 1942, il commande la 4e Division blindée U.S. qui est en train de se former dans l'État de New-York. En 1943, les troupes américaines sont transférées en Angleterre.

Le 6 juin 1944, le débarquement des alliés en Normandie vient de commencer et la libération de l'Europe est en marche. La 4e division blindée de Wood qui en a reçu le commandement en janvier 1944 de la 3e armée, débarque du 14 au 16 juillet, sur la plage d'utha beach. Elle comprend 11 000 hommes et 263 tanks répartis en 3 régiments d'infanterie motorisés, une unité de génie, 3 unités d'artillerie, un régiment de blindés légers de reconnaissance, plus des services techniques, médicaux, transmission, police militaire, etc.

Le 31 juillet 1944, la 3e Armée du général Patton, avec à sa tête la 4e Division blindée du général John S. Wood, après avoir libéré Coutances, perce les lignes allemandes pour s'emparer d'Avranches. Le général Patton donne alors l'ordre de foncer sur Rennes. La journée du lendemain les troupes franchissent Antrain, puis Saint-Aubin d'Aubigné.

Arrivés, le même jour, à l'entrée de Rennes, à Maison-Blanche en Saint-Grégoire, malgré les avertissements donnés par des habitants, les chars américains se heurtent aux canons de 88 mm d'une batterie mixte allemande, située au nord de la ferme des Fontenelles. La 4e D.B. perd plusieurs dizaines d'hommes dans le combat. Le 3 août un combat a lieu dans le secteur des Gantelles. Une douzaine de ses chars a été anéantie.

Le 4 août, le 13e régiment d'infanterie détaché de la 8e division fait son entrée, sans coup férir, dans une ville de Rennes que l'arrière-garde allemande a fortement endommagée la nuit précédente, faisant sauter un certain nombre d'immeubles importants et surtout les principaux ponts sur la Vilaine.

Les troupes vont ensuite libérer, Vannes, Auray, Hennebont et Nantes avant de foncer vers l'est en passant par Orléans, Sens, Montargis, Troyes et Nancy.

Le Général John S. Wood est père de deux enfants dont l'un, John S. Wood Jr. sorti également de West Point, va traverser les lignes allemandes en Normandie pour servir d'officier de liaison auprès de la Résistance, dans le Morbihan, en particulier dans le région de Vannes, Auray et Quiberon.

Le général John S. Wood est considéré comme le Rommel des forces blindées américaines, il est craint des Allemands qui le surnomme « Tiger Jack - Jack le Tigre » (Jack étant le diminutif de John).

En décembre 1944, il quitte sa division qui est la première à recevoir la décoration suprême « Presidential unit citation » et va superviser aux États-Unis la création de nouvelles unités blindées.

Après la Seconde Guerre Mondiale, de 1946 à 1952, il effectue en Allemagne et en Autriche de nombreuses missions pour le compte des Comités internationaux de réfugiés.

Il participe ensuite à la reconstruction de la Corée et exerce différentes missions à Tokyo et à Genève.


Le général Wood et le commandement par la confiance

 Ceci est l'histoire d'une division blindée qui a parcouru plus de 3 000 km en 295 jours et éliminé 112 000 soldats ennemis tués, blessés ou prisonniers au prix dei 366 tués et 6 200 blessés. Cette unité, ce n'est pas la 7e division panzer « fantôme » de Rommel en 1940 mais la 4e division blindée américaine en Europe en 1944-1945. Ce qui est extraordinaire c'est que cette grande unité a réalisé tout cela sans ordre écrit de son chef, ou plus exactement avec un seul, rédigé quelques jours avant la percée d'Avranches en août 1944: « Ceci est le dernier ordre écrit que cette division aura préparé ! Tous les ordres que je donnerai le seront à la voix, soit les yeux dans les yeux, soit par radio ! ».

De fait, le général John Shirley Wood a commandé les 11 000 hommes et 2 650 véhicules de sa division depuis sa jeep ou son avion Piper Cab, rejoignant directement les chefs de Combat command (état-major de brigade interarmes, 12 officiers) lorsque cela était nécessaire pour leur expliquer la situation et leur donner un ordre graphique avec un ou plusieurs objectifs et les éléments à connaître sur l'ennemi, les voisins ou la logistique. Jamais plus d'une page, carte comprise (ou non d'ailleurs, la division ayant dépassé plusieurs fois la zone couverte par sa cartographie).

Un mois après ce premier et dernier ordre d'opération de Wood (qu'il recommandait de brûler après l'avoir lu pour ne pas s'encombrer de papier), cette division complètement néophyte avait déjà vaincu les 77e, 91e et 243e divisions d'infanterie, 5e de parachutistes et même la 2e Panzer SS. Elle avait également détruit entièrement la 6e division de parachutistes sur son passage. Plusieurs objectifs ont été atteints avant l'arrivée de l'ordre écrit du corps d'armée de rattachement. Un mois plus tard, alors en Lorraine près d'Arracourt, la 4e division affrontait et détruisait 241 chars de deux brigades de panzers (chars le plus souvent supérieurs aux Sherman américains). Etonnamment, là où Wood s'était inspiré des méthodes des « nouveaux hussards allemands » jusqu'à même aller encore plus loin dans la rapidité de décision et d'action, les Allemands effectuaient le chemin inverse vers un contrôle de plus en plus étroit de troupes de qualité de plus en plus médiocre. Les deux chefs de Panzers d'Arracourt ont été tués à la tête de leur troupe sous la surveillance de la police politique.

 La flexibilité extrême de la 4e division blindée a été rendue possible par un entraînement en commun de 32 mois qui a permis à tous les cadres (dont un futur chef d'état-major des armées et un futur commandant des forces de l'OTAN) de se connaître et de se faire confiance dans l'application de procédés connus de tous et de principes simples comme la recherche systématique du combat sur l'arrière de l'ennemi. Wood a ainsi organisé un mode de combat très agressif tiré par les éléments de reconnaissance à la recherche des points faibles de l'adversaire et conduit par des sous-groupements interarmes autonomes et dispersés pour le déplacement mais capables de s'aider mutuellement ou de se réunir pour attaquer l'ennemi. Les appuis et le soutien s'organisaient autour de la manoeuvre et non l'inverse à partir de structures suffisamment mobiles pour coller aux unités avancées et suffisamment fortes pour se défendre elles-mêmes en cas de rencontre avec l'ennemi. La coopération avec le XIXe Tactical Air Command était permanente, permettant de disposer en permanence d'au moins une escadrille pour flanc-garder la division, reconnaitre au plus loin ou appuyer les unités au contact. Dans tous les cas, la vitesse de décision et d'action était la priorité. Il fallait trente minutes à un sous-groupement de la taille d'un bataillon interarmes pour conduire une attaque après en avoir reçu l'ordre.

Preuve est ainsi faite de l'efficacité d'une organisation dont tous les membres se connaissent et se font confiance car ils savent ce que les autres font faire dans un contexte donné. La confiance permet la simplicité et donc la vitesse des ordres. La vitesse de commandement donne l'initiative et, donc, dans la majorité des cas, le succès. Le succès renforce la confiance.


Charles Léon Kimsey

Naissance: 11 août 1914

Pilot Mound

Comté de Boone Iowa, Etats-Unis

Décès: 5 oct. 2012 Platte City

Comté de Platte Missouri, Etats-Unis

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Charles Leon Kimsey, 98 ans, décédé le vendredi 5 octobre 2012, à son domicile de Platte City, Missouri.

Leon est né le 11 août 1914 à Pilot Mound, IA à Bert Oscar et Sadie Louella (Buttolph) Kimsey. Il a grandi à pilot Mound, où il a été diplômé de l'école secondaire Pilot Mound et membre de longue date de l'Église méthodiste Pilot Mound, où il a ensuite occupé le poste de membre du conseil d'administration. 

Il entra en service comme chef de peloton en 1940. Léon était un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, de la Normandie, du Nord de la France, de la Rhénanie, des Ardennes et de l'Europe centrale.  Léon était très fier de sa carrière militaire, en particulier son unité, le 51e Bataillon d'Infanterie Blindée et la 4ème Division de l'Armée de la 3ème Armée de Patton. Les nombreuses médailles qu'il a reçues incluent 2 étoiles argentées, 4 étoiles de bronze, le coeur pourpre, la légion du mérite et beaucoup de gouvernements étrangers pour le service. Il a montré un soutien continu pour son pays, et la communauté en tant que membre de l'American Legion Post # 16 de Pilot Mound, IA; La loge maçonnique; La 4e Association de la Division blindée; L'adhésion à la Charte du Mémorial W.W.II à Washington, D.C .; Et comme commanditaire de la Bibliothèque Ronald Reagan. Dans les années plus tard.

 


 

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La libération du Morbihan

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La percée d'Avranches le 31 juillet 1944, ouvre les portes de la Bretagne aux Alliés. Sous le commandement du général Patton, la 3e armée américaine se dirige vers Brest. La Bretagne compte alors 150 000 Allemands. La Résistance applique l'ordre de guérilla généralisée et se soulève avec l'aide de parachutistes français libres du Special Air Service (SAS). Le but est d'empêcher la progression des Allemands qui tentent de rejoindre la Normandie afin de renforcer les troupes sur place.

Le 3 août 1944, de son quartier général à Pontivy, le général Fahrmbacher commandant supérieur des troupes allemandes en Bretagne donne l'ordre à toutes les unités de se replier sur Brest, Saint-Nazaire ou Lorient. A Guer, les Allemands font sauter les installations du camp de Coëtquidan et mettent feu au dépôt de vivres. A Mauron, l'armée américaine fait son entrée en fin d'après-midi. Â Pontivy, les casernes, les ponts, les magasins et les hangars utilisés par les troupes allemandes sautent dans la nuit dans un fracas indescriptible. Le sous¬préfet arme au poing défend les stocks de nourriture contre les tentatives de pillage. Une compagnie de FTP de la région de Guémené et un bataillon FFI arrivent le 4 août à Pontivy, où ils sont bientôt rejoints par les troupes américaines. Le même jour, les Allemands se retirent de Guémené et de Locminé. Les FFI prennent possession des localités avant l'arrivée des Américains.

À Vannes, les Allemands accélèrent les préparatifs de leur repli dès le le" août. Dans la nuit du 3 au 4 août, avisés de l'arrivée imminente des Américains, ils détruisent tout ce qui pourrait être utile aux Alliés et commencent à évacuer la ville en direction de Nantes. Le Feldkommandant prend congé du préfet à 3 h du matin. A 10 h 10, avec l'aide de l'échelle des pompiers, le drapeau français flotte à nouveau au-dessus de la préfecture. Des scènes de liesse éclatent et les symboles de l'occupation sont détruits. A 17h les pouvoirs provisoires s'installent. Le préfet Constant se retire et laisse la place à Jacques Onfroy, préfet de la Libération. Le 5 août, tandis que les premiers FFI entrent dans Vannes, d'autres basés à Elven tentent de retarder les Allemands sur la route de Questembert. Toutefois, des heurts persistent dans la région proche de Vannes (combat de Kerchopine et de Saint-Avé). Les Américains arrivent à Vannes en fin de journée. Le matin du 6 août, un convoi allemand se dirigeant vers Vannes est stoppé par les FFI bientôt rejoints par l'armée américaine. Les Allemands subissent de lourdes pertes. Vannes est libéré. Les Américains reprennent la route le lendemain pour Quiberon et Auray. Des coups de feu sont tirés à Auray, des maisons sont incendiées et des représailles perpétrées contre la population qui s'était crue trop tôt libérée. Toutefois, l'arrivée des Américains fait reculer les Allemands vers Lorient.

Au même moment, les régions de Ploërmel, de Josselin et de Malestroit sont libérées par l'action conjointe des troupes américaines et des FFI qui désorganisent les positions ennemies et facilitent ainsi l'avancée des Alliés.

La libération de la Bretagne est douloureuse et nécessite plus de temps que prévu. Poussés par l'avancée des Alliés, les Allemands se replient vers les bases de Lorient et de Saint-Nazaire et commettent sur leur chemin méfaits et exactions. Le 5 août de passage dans le bourg de Saint-Avé furieux de constater que le drapeau national flotte au monument aux morts, ils tirent sur les passants et incendient le café dans lequel ces derniers s'étaient réfugiés. Le même jour à Sainte-Anne-d'Auray deux prêtres sont fusillés et une partie du bourg incendiée.

Hennebont est rejoint par une colonne américaine le 7 août. D'intenses luttes opposent les deux belligérants de chaque côté du Blavet. Une grande partie de la ville est détruite et des atrocités sont perpétrées sur les civils par les Allemands réfugiés sur la rive droite (28 civils tués du 7 au 9 août). Au même moment, de violents tirs d'artillerie stoppent l'avancée d'une seconde colonne américaine à Kerruisseau (Pont-Scorff) où le combat fait 20 morts et 80 blessés parmi les Américains. Ceux-ci sont alors aux portes de Lorient, sans pouvoir y pénétrer. Le général Wood juge que la ville ne pourra être libérée sans de durs combats. La prise de Brest et l'avancée vers l'est de la France deviennent prioritaires. II laisse alors le soin aux FFI de contenir l'ennemi dans la poche. Erdeven est libéré le 12 août mais la situation s'enlise près de Lorient. Les populations de Lanester, Caudan, Quéven (incendiée le 18 août) et Guidel subissent les représailles allemandes. La poche de Lorient est complètement encerclée mi-août emprisonnant une vingtaine de communes. A l'est du département, des combats ont lieu sur les rives de la Vilaine ; la région de Marzan est saccagée par les Allemands début août. L'explosion du pont de La Roche-Bernard le 15 août 1944 fixe la limite nord-ouest de la poche de Saint-Nazaire qui englobe sept communes du département. Après de rudes combats, les poches de Lorient et Saint-Nazaire ne seront libérées qu'en mai 1945.

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CCA (4th Armd. Div.) dans le Morbihan début août 1944.

 

L'étude des documents concernant le franchissement de la Sélune et la progression autour de Rennes donne bon nombre d'infos sur la progression ultérieure du CCA vers Vannes puis la région Lorientaise.

Voici un extrait de l'un ces docs concernant la période qui nous intéresse...

Headquarters 37th Tank Battalion APO 254, US Army

21 août 1944

sujet : journal du Battalion

pour : The Adjutant General, 4th Armored Division, APO 254, US Army

 

5 août 1944

Le bataillon fut mis en alerte pour un mouvement dans la direction de Vannes - Lorient à 9h14. Le commandant du bataillon et l'officier de liaison pour le Quartier Général quittèrent le CCA pour recevoir des ordres pendant que le bataillon faisait mouvement vers le carrefour des routes Janzé - ain de Bretagne. Le commandant du bataillon rejoignit la colonne à cet endroit et le Bataillon nettoya ce carrefour à 14h45, traversa Messac à 15h50, Guiïpry à 16h00, La Gacilly à 16h45. Le pont de Saint-Martin-sur-Oust fut découvert détruit et il fallut que les hommes du génie le répare avant de reprendre la progression à 18h45. Le Bataillon traversa Saint Gravé à 18h55. La tête de la colonne rencontra quelques tirs d'armes légères à la sortie de Saint-Gravé, mais cette résistance fut rapidement réduite.

Le commandant du bataillon en tête de la Light Tank Company (note : D Company - M5 Stuart) entra dans Vannes à 20h10. Les gens de la ville étaient délirant de joie. Les soldats montés sur les chars et dans les Jeeps recevaient des fleurs, du vin, et des baisers. Il était presque impossible de déplacer un véhicule à travers les rues. Le colonel envoya la B Company autour de la ville pour installer un bivouac à 21h55, 2,5 miles (4 kms) au nord de Vannes, où ils furent rejoints par le reste du bataillon. Pendant ce temps, le Colonel établi son Quartier Général à la Préfecture jusqu'à l'arrivée du Major Fassel (?), l'officier des affaires civiles.

 

6 août 1944

A 11h00, le 6 août, il fut signalé par les FFI qu'un groupe d'Allemands avec des canons antichars s'était mis en place à un endroit le long de la Route Nationale 165, à un mile (1.6 km) de Vannes. Dans le même temps, un groupe de 400 ennemi fut signalé au Champ de Tir, 5 miles (8 kms) au nord de Vannes. (Polygone de Kermelin en Saint-Avé). Le commandant du bataillon s'entretint avec le commandant des FFI à Vannes et pendant ce temps le 22nd FA Bataillon régla son feu sur la position à l'ouest de Vannes. La C/37th plus la C/53rd et le peloton de mortiers se mirent en route pour nettoyer la position allemande à l'ouest. Cette force se trouvait sous le commandement du Captain Dwight. Une force composée de la B/37th plus un peloton de la A/53rd et le 37th Assault Guns Platoon avança vers le nord jusqu'à la position allemande signalée au Champ de Tir. Cette force était commandée par le Major Bautz et ne rencontra aucune opposition.

La force du Captain Dwight traversa Vannes, et en arrivant dans les faubourgs constata qu'ils devaient rester sur la route. La force, menée par le 2nd Platoon de la C Company, 37th Tk Bn, opéra une attaque frontale contre les quatre canons AAIAT de 20mn (AA/AT Antiaircraft/Antitank) et les détruisit, puis avança pour détruire le personnel ennemi et les camions sur la route presque à mi-chemin vers Auray. Durant cette action, le Staff Sergeant Howard L. Smith fut blessé à l'oeil gauche et au visage mais il continua son travail et refusa d'être évacué.

Une résistance ennemie éparse continua pendant la journée. Vers 17h00, le 2nd Lt Jonathan E. Anderson, chef du 2nd Platoon, C Company, fut tué par le tir d'une mitrailleuse d'une voiture blindée allemande. Le S/Sgt. Smith pris le commandement de ce peloton et continua la mission. Pour ces actions, le S/Sgt Smith fut recommandé pour la Silver Star et fut nommé 2nd Lt.

Les pertes totales au sein de cette Task Force se montèrent à cinq. Le personnel ennemi tués et capturés s'élevait à plus d'une centaine et plus de 80 camions et voitures d'état-major furent détruits.

À 22h00, ce soir-là, les ordres furent donné au bataillon de se déplacer le lendemain matin à proximité de Lorient, avec la mission de s'emparer et tenir le pont sur la rivière du Blavet à Hennebont, de s'emparer de postes d'observation pour l'artillerie à proximité de Lorient et tenir des positions pour l'artillerie divisionnaire. Les ponts et routes étaient signalés minés.

Les Allemands avaient reçu un ultimatum pour se rendre, mais avaient choisi de se battre.

 

7 août 1944

Au 7h30, en traversant la ville d'Auray, le 2nd Lt Harris, l'officier de la Reconnaissance, flingua deux motocyclistes ennemis qui avaient évidemment laissés là comme avant-poste. Dans les faubourgs de la ville, le half-track de la Reconnaissance déplora un problème de moteur et fut contraint de s'arrêter, forçant les chars du Staff et quelques Assault Guns et la C Company à faire halte dans la ville. Quelqu'un repéra des soldats et des camions allemands et une action fut immédiatement engagée. Nos chars se déplacèrent jusqu'au carrefour et tirèrent sur tout ennemi visible. La destruction totale des deux dépôts de munitions et un nombre incalculable de morts fut le résultat immédiat. Le résultat indirect fut la destruction de l'avant¬poste de Hennebont - Lorient.

Le Bataillon démarra à 6h00 et réalisa une marche rapide et sans incident jusqu'à Hennebont. En arrivant dans les faubourg de cette ville sur la RN 165, le Lt Harris surpris des membres d'un escadron de cavalerie russe (Ost-Reiter-Abteilung 281) plaçant à toute hâte un rail à travers la route. Traçant son chemin à travers l'ennemi en tirant, et appuyé par la Light Tank Company, le Reconnaissance Platoon poussé à travers la ville et jusqu'à moins de 10 mètres du pont sur le Blavet. Des soldats allemands, évidemment surpris, se trouvaient encore sur le pont, tirant sur nos éléments avancés, lorsque le half-track de la Reconnaissance fut frappé par un petit obus antichar, et le radiateur perforé. Dans le même temps, l'ennemi fit sauter le pont, avec ses propres soldats encore dessus.

Dès que cela se produisit, le Col. Abrams envoya la C Company du 53rd AIB vers la rivière pour sécuriser le côté ouest de la rivière où elle traversa la ville en courant. Dans le même temps, les C et D Company furent envoyées au nord vers Lochrist, où un autre pont était signalé. La C Company fut rappelée à 12h25 et informée de se tenir prête à faire mouvement par une route secondaire à travers Saint-Gilles jusqu'à Lochrist.

La D Company, avec la A/53rd en appui, surmonta une résistance opiniâtre dans Lochrist et chargea à travers le pont et consolida de l'autre côté pendant que les C et B Company se frayaient un chemin en combattant à travers un autre escadron de cavalerie russe à Saint¬Gilles vers Loehrist. Pendant les combats à travers Saint-Gilles, le Captain Dale P. Smith, commandant de la compagnie, et le 1 er Sergeant James E. Hagemeister de la C Company, ainsi que le Sergeant Whiteside de la B Company furent tués. Durant cette action, le Lt Bohn de la B Company fut également blessé.

Une fois le pont franchi, le Bataillon traversa Inzinac jusqu'à Caudan. Le Bataillon fit mouvement vers une zone de rassemblement située 2 miles (3.2 kms) au sud de Caudan à 20h40. La nuit fut tranquille.

 

8 août 1944

La matinée fut consacrée à des activités de patrouille. Quelques ennemis furent aperçus et se firent tirer dessus. A 14h00, le bataillon reçut l'ordre de s'emparer des hauteurs à l'est de la rivière Scorff, à 2,5 miles (4 kms) de Caudan. La B Company et la A153rd furent envoyées sur cette mission. Le l st Lt. Marston, menant son peloton, lequel était le peloton de tête de cette force, fracassa une haie et se retrouva face à quatre canons de 128mm. Il ouvrit immédiatement le feu avec son iaDr* de 75 sur le plus proche, le détruisant, et ensuite traita les trois autres avec des tirs de mitrailleuse jusqu'à ce que le reste de son peloton arrive et achève la destruction de tous les canons. Un prisonnier fut capturé durant cette action et plus de 35 furent tués. Le Lt. Marston (Merwin A. Marston) fut décoré de la Silver Star pour cette action.

 

9 août 1944

Le bataillon reçut quelques tirs d'artillerie isolés au cours de la matinée. À 10h40, la C Company du bataillon et la C/704th Tank Destroyer Bataillon firent mouvement à l'est et attaquèrent des fortifications bétonnées allemandes à 2 kms à l'est de Caudan. Cette zone fut neutralisée par des tirs à 11h30.

À 17h00, le bataillon reçut l'ordre de faire mouvement au sud de Vannes, et l'artillerie divisionnaire passa sous le contrôle du CCB. Le bataillon démarra à 18h30, juste après avoir reçu une quantité de tirs. Le bataillon arriva à Vannes à 21h00, et constata que le 37th Tk Bn avait été rattaché au CCR pendant que le CCA faisait mouvement avec le 35th Tank Battalion pour s'emparer de Nantes.

 

10 août 1944

La A/37th plus un peloton du 53rd AIB démarra à 13h00 avec la mission de nettoyer la zone délimitée par la route Pont-Scorff - Hennebont et la rivière du Blavet. Cette zone fut ratissée, mais aucun ennemi en fut rencontré ou aperçu.

 

11 août 1944

Cette journée fut consacrée à l'entretien des véhicules et des équipements personnels. Plusieurs tentatives furent faites par le commandant du bataillon pour se procurer des moteurs et des chenilles pour certains chars qui se traînaient, mais ses efforts furent vains.

 

12 août 1944

Une Task Force sous le commandement du Major Bautz (note: le major Edward Bautz, S-3 37e Tk Bn), et constitué de la C/37th, fit mouvement jusqu'à Ploemel avec la mission de détruire les forces ennemies protégeant les voies d'évasion de la presqu'île de Quiberon. Cette force rencontra l'ennemi à Plouharnel et Erdeven, et il en résultat 107 prisonniers et 65 ennemis morts.

 

13 août 1944

Une journée calme, consacrée à l'entretien.

 

14 août 1944

Le bataillon fit mouvement en tant qu'avant-garde du Combat Command Reserve et traversa Cousquiec (lire Cosqueric, D775, 7.2 Kms NE de Vannes) à 11h15, Saint-Gravé à 12h30, Saint-Martin-sur-Oust à 12h55, Pipriac à 13h40, Guipry à 14h05, Messac à 14h10, Teillay à 15h45, Soudan à 16h55, Pouancé à 17h15, Vergonnes à 17h30. La zone du bivouac se trouvait 2 miles à l'est de Vergonnes.

 


Extrait du livre de Jean-Etienne Picaud "La Maillette dans tous ses états"

Les Allemands ayant déguerpi,l'état-major du bataillon, installé à Porn-le-Gal depuis la veille,prend ses quartiers à Locminé, à l'hôtel des Voyageurs, le 4 août.Les maquisards investissent les écoles publiques et privées, où, « se croyant tout permis, ils commettent les mêmes dégâts »,se désole la chanoine Le Naviei. " Le soldat, quel qua soit son costume ou sa nation; se comporte en vrai pirate ! » renchérit-il.

Un quiproquo salvateur

Le 3 août, à l'hôtel Pizigot, quelques consommateurs, dont Étienne Jan et M. Le Corvec - semblant ignorer la présence des Allemands, ils ont fait de ces lieux leur quartier général-, ne dérogent pas à leurs habitudes, tapant la carte autour d'un verre. Au cours de la conversation, ils évoquent l'avance fulgurante des Américains arrivés à Mordelles, à Plélan et au bourg de Beignon, près de Coëtquidan. Un soldat, tendant l'oreille, prend conscience de la proximité des Alliés et s'empresse de prévenir ses supérieurs. Un officier interroge alors Étienne, lui demandant de réitérer ses propos.

« Les Américains sont à Bignan, à cinq kilomètres », lui déclare-t-il sans réfléchir... ou intentionnellement ! Affolée, la garnison plie immédiatement bagage et s'enfuit, « pour partie à pied, pour partie à vélo ». Locminé commence à pavoiser, un peu à la hâte, semble-t-il. Un véhicule allemand a costume ou sa nation; se rebroussé chemin, un officier ayant oublié des documents à l'hôtel Pizigot. Les soldats mitraillent les drapeaux tricolores déployés aux fenêtres.

Les Allemandes ayant déguerpi,l'état-major du bataillon, installé à Porn-le-Gal depuis la veille,prend ses quartiers à Locminé, à l'hôtel des Voyageurs, le 4 août.Les maquisards investissent les écoles publiques et privées, où, « se croyant tout permis, ils commettent les mêmes dégâts »,se désole la chanoine Le Naviei. " Le soldat, quel qua soit son costume ou sa nation; se comporte en vrai pirate ! » renchérit-il. 

 

Un torrent de véhicules étoilés

Le vendredi 4 août 1944, dès 11 heures, les drapeaux tricolores flottent sur la mairie, la tour de l'église, la poste, la gare... et aux fenêtres de nombreux commerces et habitations. Les 1" et 2' compagnies du 4' bataillon rallient la cité et défilent dans la matinée du 5 aux accents de La Marseillaise, la 3' compagnie participant à l'occupation de Pontivy. Le dimanche 6 août, dans un vrombissement de tonnerre couvrant le glas annonciateur du dernier hommage à Julien Guidard, « jaillit un torrent de voitures, de side-cars, de camions » qui traverse Locminé la journée tout entière, sans interruption, sous une importante couverture aérienne. Un délire, une agitation de kermesse Ils prennent la direction de Baud... écornant au passage le pignon de la maison Bouret !

 

04 août 1944 à Locminé

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Photo : Quelques éléments de la 1 compagnie du 4- bataillon FFI : Joseph Bellec, Armand Guégan, Armand Dérian et Jean Le Padrun.

 

Le 6 août, vers midi, un command-car s'arrête quelques minutes à la porte de l'hôtel Pizigot. Le général John Wood, commandant la 4= division blindée US, requiert quelques renseignements sur les positions allemandes, félicite les patriotes et prend la direction de Baud.

Tamm Arno, arrêté à Baud le 5 août, conduit à Rennes dans un camp de prisonniers, est ramené à Locminé le 30 septembre pour y être interrogé par les autorités locales. De nombreux prisonniers allemands occupent à leur tour les sinistres geôles, tandis qu'une centaine d'entre eux attendent leur sort, gardés dans une prairie située à Saint-René.

 

09 août 1944

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Photo : Pierre Féliers, soldat américain, Eugène Le Gal, soldat américain, Félicien Picaut, Féliers, ?, Georges Morvan.