La religion à Locminé

 

La paroisse depuis la Révolution

A partir de 1811, c'est M. Maurice Raoul qui est curé de Locminé où il va demeurer 31 ans.

 

Le pèlerinage de Saint Colomban

Le pèlerinage et la dévotion à Saint Colomban ont cessé pendant la révolution. Mais lors du retour au calme en 1801, le serrurier Moisan refait les chaînes et les menottes qui doivent retenir les malades agités dans la "chapelle du mal", car les révolutionnaires les avaient brisées. Le 24 novembre 1801 et le 18 juillet 1802 voient se dérouler de magnifiques manifestations chrétiennes. Les processions reprennent comme dans le passé. Mais les mentalités changent et le pèlerinage va connaître de sérieuses difficultés.
Après un passage à Locminé, le colonel de Castellane fut horrifié devant les "malades de Saint Colomban". Suite à sa demande, l'interdiction porte le coup de grâce au pèlerinage, car le procureur général de Rennes, qui juge que celui-ci consiste en des actes de barbarie et d'inhumanité commis sous le voile de la religion, menace de prison et de travaux forcés les auteurs d'arrestations illégales et de séquestration de personnes et ceux qui se feraient leurs complices. Se trouvent aussi directement visés les parents des malades et le clergé de Locminé, dont une partie des revenus disparaît.
Les réactions se multiplient de la part de la population locminoise, mais aussi du curé Maurice Raoul qui écrit plusieurs fois à l'évêque, tente de faire comprendre aux autorités judiciaires et civiles que c'est une tradition.
Plus tard, la création d'asiles comme ceux de Dinan et de Lesvellec est intervenue au grand soulagement des familles.
Le pèlerinage de Saint Colomban, si célèbre depuis quelques siècles, n'est plus qu'un souvenir. La dévotion des locminois persiste jusqu'à la guerre 1914-1918, avant de s'estomper progressivement.

 

L'église paroissiale Saint Sauveur

La première église de Locminé fût celle des moines installés au VIIè siècle. Elle disparut après les invasions normandes du Xè siècle.
Une seconde église fut construite au XIè siècle. Ce sanctuaire n'a laissé aucune trace.

 

L'église du XVIIè siècle

Considérons que cette église fut élevée vers 1664. la Chapelle Saint Colomban, au nord, lui était mitoyenne et les deux sanctuaires communiquaient par une arcade. Au-dessus du portail s'élevait une tour carrée, surmontée d'une flèche polygonale. La grande fenêtre en arc brisé du fond du chœur avait été murée vers 1671. A l'emplacement de la partie murée, on plaça une grande toile peinte par Plinchot de la Perraudière.
Le retable placé du côté gauche, daté de 1703, était dédié au Rosaire, puis à la sainte Vierge. Celui de droite, daté de 1707, était dédié à saint Nicolas, puis à saint Jean-Baptiste et enfin au Sacré Cœur.

Deux cloches furent bénies le 11 mai 1768.
Au moment de la révolution de 1789, l'église fut vidée de tout son mobilier et transformée en magasin pour les vivres.
Au cours du XIXè siècle, elle a subit beaucoup de changements : couverture, dallage, agrandissement, changement de cloches…
Le 15 septembre 1908, l'électricité est installée dans l'église. Par contre il faudra attendre 1955 pour voir les cloches animées par l'électricité. Mais l'édifice n'est pas en bon état. Il faut attendre 1924, pour voir entreprendre divers travaux de restauration, sont alors remis en état : la tour, la voûte et les peintures, les vitraux, le chemin de croix. On en profite également pour abattre la maison du sacristain, qui était accolée à la chapelle saint Colomban. Le 24 avril 1925, la façade occidentale de l'édifice est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. En 1947, l'église est dotée d'un orgue.

 

L'église actuelle

L'église devenant vétuste, l'abbé Hervé Laudrin, nouveau maire, décide en 1965, de la faire examiner. L'étude conclut à la nécessité de refaire complètement la charpente, la toiture et le clocher ainsi que toute l'installation électrique. Suite à l'effondrement d'une partie de la toiture, le 3 février 1968, un nouvel examen par la commission municipale des travaux fait apparaître l'urgence d'importants travaux. Mais l'abbé Laudrin préfèrerait voir disparaître la vieille église et la voir remplacée par un sanctuaire moderne et fonctionnel. Il va tout faire pour que son avis l'emporte malgré les réticences d'une partie de ses administrés et de M. Lisch, architecte des monuments historiques.
A la suite de plusieurs projets, puis de la chute de la voûte plâtrée sur les bancs, le conseil municipal décide le 15 décembre 1971 de fermer définitivement l'église.
Après plusieurs plans, on décide de conserver les deux façades, d'intégrer le vitrail classé de Saint-Colomban, de construire en arrière des façades conservées et restaurées d'un ensemble comprenant une nef principale et une chapelle de semaine articulée autour du chœur.
La démolition de l'église et de la chapelle Saint-Colomban débute en septembre 1974. C'est le 24 décembre 1975 que le curé Jégat peut célébrer la messe de minuit dans le nouveau sanctuaire. La réception des travaux aura lieu le 23 avril 1976.

 

La chapelle Saint-Colomban

Construite au bourg, à la fin du XVè siècle, en mitoyenneté et au nord de l'église Saint-Sauveur, cette chapelle a disparu, mais sa façade principale et son clocheton ont été conservés.

 

La chapelle Notre-Dame du Plasker

Situé en plein centre ville, un lieu de prières aurait existé à son emplacement dès le XIè siècle. La chapelle actuelle date du XVIè siècle. Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 16 octobre 1930 mais, auparavant elle a connu une existence agitée.
Pendant la Révolution, la chapelle est transformée en dépôt de matériel et sert pendant quelque temps de temple décadaire.
En 1804, la municipalité fait abattre la partie supérieure du clocher et la remplace par le "réchaud" actuel.
Au début du XXè siècle l'édifice échappe à la démolition.

 

La chapelle Saint-Erlan

A la sortie de Locminé, en haut de la côte qui mène à Bignan, s'élevait auparavant une chapelle. En 1514, l'endroit était dénommé "lieu de Saint-Regnan". Par la suite le nom évolue en Saint-Renan, puis Saint-René. En 1706, le sanctuaire était encore debout. Il a disparu à une date indéterminée.

 

La chapelle de la Trinité

Située au bourg cette chapelle s'appelait auparavant chapelle Sainte-Brigitte, car dédiée à la grande sainte irlandaise contemporaine et conseillère de saint Gildas. Ce premier édifice aurait été bâti vers le XIIè siècle. On en trouvait encore mention vers 1500.

Le sanctuaire est reconstruit au début du XVIIIè siècle.
Pendant la Révolution, la chapelle est fermée et sert de magasin de fourrage ou à l'hébergement des troupes de passage. Réaffectée au culte catholique un peu plus tard, puis transformée en classe d'école en mai 1803, la chapelle est alors consolidée puis réparée. Puis elle est restituée à la Fabrique paroissiale en 1806 et utilisée deux à trois fois par an seulement pour le culte.
En 1888, quelques locminois souhaitent voir désaffecter la chapelle pour la transformer en marché couvert pour la vente des grains. Cette option n'est pas retenue.
Ce n'est que 20 ans plus tard que le problème de l'existence de la chapelle ressurgit car depuis la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la chapelle appartient à la commune.
Mais la chapelle est dans un état lamentable et le 21 novembre 1916, après l'écroulement d'un mur, le conseil municipal décide sa démolition.

 

La chapelle de La Vraie-Croix

Cette chapelle fut édifiée en 1609 par Jacques Rio, recteur de Locminé, pour abriter une relique authentique de la croix du Calvaire et pour desservir la frairie du Tréhoret. Elle était située sur la route d'Auray, à la sortie de la ville de Locminé. Une fontaine était placée auprès de l'édifice. Sauvegardée après la disparition de la chapelle elle a été transplantée sur la lace Anne de Bretagne, à un emplacement maintenant dénommé Square Placide Kerrand.
Fermée à la Révolution, la chapelle fut réouverte le 10 septembre 1802 et reçu une cloche neuve le 8 septembre 1808. Par la suite un pardon y fut organisé régulièrement chaque année. Il sera supprimé en 1911, n'étant plus très fréquenté.
La municipalité décide en 1935 de désaffecter la chapelle. Sa démolition interviendra en 1937.

 

Les calvaires

On trouve huit calvaires sur la commune de Locminé :

  • Le calvaire de granit, proche de l'église Saint-Sauveur, a été transféré là après la reconstruction du sanctuaire. Il s'élevait auparavant au Clandy. Cette croix est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 6 juin 1933.
  • Au cimetière on peut voir deux grandes croix de granit, sans Christ.
  • Une croix de granit face au café "Au pont du chat", sur la route de Saint-Anne d'Auray.
  • Un calvaire sur la route de Bignan, dans le jardin privé du 14 ter rue Pierre Guillemot.
  • Les deux calvaires dits "du Petit Prêtre", sur la route de Baud. Ils rappellent l'assassinat d'un jeune prêtre nommé Jean-Marie Le Dastumer, assassiné à proximité.
  • Le calvaire de la Vraie-Croix, sur la route d'Auray, a été érigé sur l'emplacement de la chapelle du lieu, peu après sa démolition, pour en perpétuer le souvenir.

 
Les fontaines

Autrefois, Locminé avait dit-on trois fontaines. Il ne reste aujourd'hui que deux fontaines, qui coulent toutes deux dans le bourg :

  • La fontaine Saint-Colomban a été édifiée en 1631, par un prêtre nommé Guillaume Etienne. Elle est parfois appelée "Fetan Guen" (fontaine blanche). La statue de Saint-Colomban qui se trouvait dans la niche a aujourd'hui disparue. Cette fontaine est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 8 mai 1933.
  • La fontaine du Square Placide Kerrand, qui provient de la Vraie-Croix où elle s'élevait près de la chapelle. Elle semble être datée du XIXè siècle.

 
Le presbytère

On ignore où se trouvait exactement le presbytère de Locminé avant la révolution. On sait seulement qu'il fut vendu nationalement à cette époque.
Le maire installera le curé et l'école dans une ancienne maison dite, le collège, le 1er mars 1807. Ce bâtiment avait été construit en 1760, et était à cette époque une des plus belles maisons de la cité.
Cette maison devient propriété communale en 1811. La municipalité de M. Yves Kerrand fait approuver un projet de reconstruction du presbytère en 1961.