L’église Saint Sauveur et Saint Colomban

Eglise Saint- Sauveur

La première église de Locminé fût celle des moines installés au VIIè siècle. Elle disparut après les invasions normandes du Xè siècle.Une seconde église fut construite au XIè siècle. Ce sanctuaire n'a laissé aucune trace.

L'église du XVIIè siècle

Considérons que cette église fut élevée vers 1664. La Chapelle Saint Colomban, au nord, lui était mitoyenne et les deux sanctuaires communiquaient par une arcade. Au-dessus du portail s'élevait une tour carrée, surmontée d'une flèche polygonale. La grande fenêtre en arc brisé du fond du chœur avait été murée vers 1671. A l'emplacement de la partie murée, on plaça une grande toile peinte par Plinchot de la Perraudière.
Le retable placé du côté gauche, daté de 1703, était dédié au Rosaire, puis à la sainte Vierge. Celui de droite, daté de 1707, était dédié à saint Nicolas, puis à saint Jean-Baptiste et enfin au Sacré Cœur.
Deux cloches furent bénies le 11 mai 1768. Au moment de la révolution de 1789, l'église fut vidée de tout son mobilier et transformée en magasin pour les vivres.

Au cours du XIXè siècle, elle a subit beaucoup de changements : couverture, dallage, agrandissement, changement de cloches…

Locminé 025
Le 15 septembre 1908, l'électricité est installée dans l'église. Par contre il faudra attendre 1955 pour voir les cloches animées par l'électricité. Mais l'édifice n'est pas en bon état. Il faut attendre 1924, pour voir entreprendre divers travaux de restauration, sont alors remis en état : la tour, la voûte et les peintures, les vitraux, le chemin de croix. On en profite également pour abattre la maison du sacristain, qui était accolée à la chapelle saint Colomban.

Le 24 avril 1925, la façade occidentale de l'édifice est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. En 1947, l'église est dotée d'un orgue.


L'église actuelle

Eglise

L'église devenant vétuste, l'abbé Hervé LAUDRIN, nouveau maire, décide en 1965, de la faire examiner. L'étude conclut à la nécessité de refaire complètement la charpente, la toiture et le clocher ainsi que toute l'installation électrique. Suite à l'effondrement d'une partie de la toiture, le 3 février 1968, un nouvel examen par la commission municipale des travaux fait apparaître l'urgence d'importants travaux. Mais l'abbé LAUDRIN préfèrerait voir disparaître la vieille église et la voir remplacée par un sanctuaire moderne et fonctionnel. Il va tout faire pour que son avis l'emporte malgré les réticences d'une partie de ses administrés et de M. Lisch, architecte des monuments historiques.
A la suite de plusieurs projets, puis de la chute de la voûte plâtrée sur les bancs, le conseil municipal décide le 15 décembre 1971 de fermer définitivement l'église.
Après plusieurs plans, on décide de conserver les deux façades, d'intégrer le vitrail classé de Saint-Colomban, de construire en arrière des façades conservées et restaurées d'un ensemble comprenant une nef principale et une chapelle de semaine articulée autour du chœur.

La démolition de l'église et de la chapelle Saint-Colomban débute en septembre 1974. C'est le 24 décembre 1975 que le curé Jégat peut célébrer la messe de minuit dans le nouveau sanctuaire. La réception des travaux aura lieu le 23 avril 1976.


Saint-Colomban

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Le culte de St Co est très ancien à Locminé et il attirait des pèlerins venus de toute la Bretagne. Son culte se répartit dans tout l’occident et Locminé se prévalait de posséder une partie de des reliques. Le 7 juin 1758 l’évêque de Vannes vérifia leur authenticité et celle des autres reliques vénérées dans l’église, et l’on commanda un nouveau reliquaire pour les contenir. Il n’échappa pas à la cupidité des révolutionnaires et fut expédié à la Monnaie de Nantes le 01/08/1798 mais les ossements furent sauvés et officiellement reconnus par Monseigneur de Parcemont le 22 juillet 1804.

St Colomban avait la réputation de guérie la folie des maladies nerveuses dites parfois « mal de St Co » mais aussi les idiots, les innocents, les épileptiques, les malades mentaux légers ou profonds Aussi on accourait le supplier, non seulement des paroisses du diocèse de Vannes, mais de Cornouailles et de St Malo. Les malades et ceux qui les conduisaient faisaient une neuvaine pendant laquelle les patients étaient logés dans un local attenant à la chapelle, de plein pied avec elle mais en contrebas du cimetière. Il se divisait en 2 compartiments l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes et était confié à la garde du sacristain. Des fers scellés dans le mur permettaient de contenir les forcenés. Un prêtre venait chaque jour célébrer la messe, lire l’évangile de St Jean et les litanies de St Colomban. Le malade ou ses parents faisaient le tour de la chapelle, se rendaient à la fontaine, vénéraient les reliques du saint. Il arrivait à des malades de décéder au cours de cette neuvaine, et d’être inhumés, du moins au 17ème, dans la chapelle. On n’en compte pas moins de 33 entre 1663 et 1780.
Après la révolution un serrurier répara les chaines et les menottes de la « chapelle du mal » mais les esprits avaient changés. En 1818 le colonel des hussards en garnison à Pontivy visita Locminé et se montra horrifié du traitement que l’on faisait subir à une patiente nommée Françoise Gougaud. Il en informa le procureur général de Rennes qui n’y vit « qu’un acte de barbarie et d’inhumanité commis sous le voile de la religion et menaça de prison et de travaux forcés les auteurs d’arrestations illégales et de séquestrations de personnes et ceux qui se feraient leurs complices. Se trouvaient directement visés les parents des malades et le clergé de Locminé. Blessé dans son honneur et dans sa foi, le curé Raoul réagit. Il écrivit plusieurs fois à l’évêque qui s’efforça de faire comprendre aux autorités civiles que c’était là un acte traditionnel bien connue de tous, même des magistrats et le seul moyen de tenter de venir en aide aux malades et à leurs familles durement éprouvées. Rien n’y fit, le cachot fut fermé et le substitut du procureur se saisit de la clé. Ce fut un coup dur pour le pèlerinage de Locminé.
Saint-Colomban est célébré par un pardon à la fin juin de chaque année. Ses reliques sont conservés à l’Eglise Saint-Sauveur


Le pèlerinage de Saint Colomban


Le pèlerinage et la dévotion à Saint Colomban ont cessé pendant la révolution. Mais lors du retour au calme en 1801, le serrurier Moisan refait les chaînes et les menottes qui doivent retenir les malades agités dans la "chapelle du mal", car les révolutionnaires les avaient brisées. Le 24 novembre 1801 et le 18 juillet 1802 voient se dérouler de magnifiques manifestations chrétiennes. Les processions reprennent comme dans le passé. Mais les mentalités changent et le pèlerinage va connaître de sérieuses difficultés. Apres un passage à Locminé, le colonel de Castellane fut horrifié devant les "malades de Saint Colomban". Suite à sa demande, l'interdiction porte le coup de grâce au pèlerinage, car le procureur général de Rennes, qui juge que celui-ci consiste en des actes de barbarie et d'inhumanité commis sous le voile de la religion, menace de prison et de travaux forcés les auteurs d'arrestations illégales et de séquestration de personnes et ceux qui se feraient leurs complices. Se trouvent aussi directement visés les parents des malades et le clergé de Locminé, dont une partie des revenus disparaît. Les réactions se multiplient de la part de la population locminoise, mais aussi du curé Maurice Raoul qui écrit plusieurs fois à l'évêque, tente de faire comprendre aux autorités judiciaires et civiles que c'est une tradition. Plus tard, la création d'asiles comme ceux de Dinan et de Lesvellec est intervenue au grand soulagement des familles. Le pèlerinage de Saint Colomban, si célèbre depuis quelques siècles, n'est plus qu'un souvenir. La dévotion des locminois persiste jusqu'à la guerre 1914-1918, avant de s'estomper progressivement.

 

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